elle est complexe à définir, mimi. parce qu'elle est un peu comme un malaise dans le creux de la poitrine, comme un murmure dans la brise un soir de tempête. mais la plupart de ceux qui la connaissent s'entendraient pour dire qu'elle est un peu instable. un peu cinglée. chouette à côtoyer, quand c'est le temps de faire la fête. mais intense, et, dans le fond, effrayante. parce qu'ils sont bizarres, elle et son jumeau, avec leur drôle de lumière dans le fond de l'oeil. ils ne s'excusent pour rien, prennent leur place, ne songent jamais aux conséquences de leurs actes. ils ne savent pas exister correctement. le rire hystérique, les poings trop violents, trop de chaos à encaisser. mimi, elle est complètement folle, et elle a ce sourire qui fait craquer, et qu'on a bien envie de suivre jusque dans les flammes de l'enfer. en s'amusant bien en chemin, bien sûr.

personality ・ le genre de fille instable, imprévisible, qui cogne et qui hurle et qui pleure, qu'on déteste mais qu'on peut pas quitter. mimi, elle est intense, elle fracasse les murs, enflammée, elle se prend les pieds dans tout et elle blâme le reste du monde. une trouillarde, elle fuit, elle est lâche. elle ne sait pas se mesurer, elle perd le contrôle trop vite. dépendante aux autres, incapable de se gérer, et pourtant en contrôle. mimi, elle s'enfonce, et elle t'entraîne avec elle. parce que c'est le genre de fille drôle, qui déplace de l'air et qui marque les esprits. qui a ce sourire comme un éclair dans l'orage, et ces yeux terriblement bleus. malicieuse, taquine, aventureuse, elle trépigne et elle te donner envie de sauter dans le vide. mimi, elle est attachante, elle te fait sentir invincible. elle a besoin de toi, juste de toi, jusqu'à ce qu'elle passe à autre chose. mais elle n'est pas manipulatrice, juste un peu mythomane, juste un peu désordonnée. elle est pas mauvaise, mimi. juste un peu perdue. intuitive, intrépide, inoubliable.

family ・ la gangrène, voilà ce que c'est. mimi, elle est née aux côtés de son jumeau ander. ça s'explique un peu mal, comment ils sont fusionnels. on dirait une même âme dans deux corps, partageant pensées, sensations, désirs, malheurs, bonheurs. un twin thing qui donne froid dans le dos, à ceux qui peuvent en témoigner. parfaitement différents, dans leur manière d'être, mais horriblement semblables dans leur toxicité pour le reste du monde. mimi et ander, ils viennent ensemble, et ils apportent la tempête. on se demande parfois si c'est eux qui ont apporté le malheur sur leur famille, les enfants du diable, ou si c'est leur famille chaotique qui les a rendu comme ça. le père, la honte, qui est mort quand ils étaient adolescents. la mère qui ne les supportait déjà plus, et qui a baissé les bras, après ça. wilkes c'était le malheur, wilkes c'était la vermine. les grands-parents qui ont bien voulu d'eux, et maintenant y'a plus que grand-maman, depuis un an environ, après que le coeur de son mari ne le trahisse. valerie à la bonté trop généreuse, qui est pourtant la seule à vraiment comprendre ses petits-enfants. reste plus qu'eux, maintenant, avant la prochaine atrocité.

hell was boring ・ elle est erratique, mimi. elle ne connaît aucune stabilité et aucune routine. la nuit est son royaume, c'est dans sa noirceur qu'elle vit le mieux. trop pâle, elle erre dans les rues sombres comme un fantôme. mimi, elle vit dans les squats et dans les bas-fonds, à prendre ce qu'elle peut se payer. la drogue, elle la connaît. elle prend de tout, ou presque, et on peut souvent la trouver à ruminer pour se trouver sa prochaine dose. la nuit ne révèle pas grand chose, dans le fond, sinon juste accentuer ce qu'elle est déjà. mais elle ne change pas, elle est toujours la même. pas de double vie, pas de face cachée. mimi elle reste toujours la même, une sorcière des temps modernes, à semer le chaos où elle passe. même pas par plaisir, mais juste parce que c'est ce qu'elle fait - laisse derrière des éclats de verre sur lesquels le reste du monde se coupent les orteils. alcool, drogue, sexe, rien ne l'effraie, de toute façon elle n'est pas destinée à la lumière - un jour la noirceur terminera de la grignoter et l'avalera entière.

more ・ elle a quelques tatouages, facilement dissimulés sous les vêtements. des petits symboles qui veulent tout et rien dire, qu'elle a souvent fait sous l'impulsivité. / elle ne mange pas du tout correctement, son alimentation est complètement erratique, de toute façon elle a déjà le corps foutu en l'air, autant manger ce qu'elle aime - et ça inclue pas mal juste les burgers et les frites. / toujours les cheveux longs, elle déteste les couper sauf pour les pointes. elle n'a eu les cheveux court qu'une fois, quand elle était gamine, et elle ne recommencera pas. / elle adore le cinéma, elle devient jamais aussi silencieuse que devant un film. elle pourrait être devant la télé pendant des heures sans perdre son attention, ça la fascine, ça l'emporte. / elle est pas en forme, mimi, ça serait mentir de dire le contraire. rapidement essoufflée, ses coups ne font pas très mal. mais elle est très agile, capable de se faufiler partout et de retomber sur ses pieds, comme un chat, elle est également très souple. / etc.


north // quand elle est née, c'était juste à moitié. l'autre partie d'elle qui vit en ander, qui est ander. un truc entre jumeaux qui fait un peu peur, qui brouille les esprits et qui guide ses pas. liée à son jumeau, depuis toujours et à jamais. leurs âmes entremêlées, à se comprendre sans avoir à y penser et les interminables conversations à travers un regard. il est dans sa tête, elle est dans la sienne. elle lui doit tout, ander, elle l'aime d'un amour qui fait mal. loin de lui, elle se retrouve en chute libre, autant que la distance ne veut rien dire. elle regrette ce qu'elle a pu lui faire dans le passé, a ressenti la brûlure dans sa poitrine, ça lui remonte dans la gorge quand elle y pense. la honte, la culpabilité, t'as failli le tuer, jusqu'où ça va aller ? besoin de lui, trop besoin de lui, mais à devoir le fuir, sans jamais le pouvoir. ils se retrouvent toujours, mimi et ander, ils peuvent pas vivre sans l'autre. aujourd'hui elle ne le quitte plus, sa moitié, un appartement où elle sait pouvoir le retrouver, et où elle s'effondre plus souvent qu'autrement. tout est pardonné, et rien ne l'est jamais, entre eux. tout ce qui importe, c'est l'autre, et mimi laissera le monde brûler entièrement avant de se séparer de son frère.

east // la maturité acquise dans la violence, elle a jamais rien connu d'autre que la fracassante brutalité et la froide cruauté. philly qui l'a vu grandir, qui l'a vu espérer, qui l'a vu tout perdre. ils ont jamais eu grand-chose, mais au moins ils s'avaient l'un l'autre. les enfants comme terreur, et le monde qui a trahi leur père. y'a fallu qu'il commette l'irréparable, que la rage dans son estomac ait raison de lui, qu'il prenne les armes et qu'il appuie sur la gâchette. ton père est un meurtrier, ton père est un salaud. qu'est-ce que tu vas faire de ça ? y'a rien à faire de ça, sinon apprendre à vivre avec le froid et le vide qui s'est installé en elle depuis. c'est son héritage, c'est son nom, fille de meurtrier, fille de terroriste. tireur fou, qui a arraché des vies. la phobie écrasante des armes à feu depuis, qui empoisonne ses nuits et ses hallucinations. les sursauts violents provoqués par les violences de philly. ander, depuis le tournevis qu'elle a planté dans son épaule. flip, qu'elle a bien failli tuer aussi, par sa négligence. la terreur de devenir son père. il a craqué. ça sera quand, ton tour ?

south // incapable de vivre dans sa tête, le besoin des opiacés pour s'engourdir l'esprit. ça a commencé bêtement, avec une adolescente qui aimait le cinéma. qui se faufilait dans les salles sombres pour voir le dernier tarantino, qui s'introduisait dans les ciné-parcs dans le coffre de la voiture de sa copine, qui donnait un french kiss au commis pour un sac de popcorn gratuit. ça lui faisait du bien, les films. puis elle a commencé à travailler dans cette boutique de musique, et y'en avait un qui avait ses plants de marijuana dans la cave, et il lui a proposé un petit joint, just so you try it at least once. à partir de là ça a dégringolé, elle a voulu tout essayé, elle s'est enfoncé, et elle n'est pas remontée depuis. la drogue comme seul refuge, ça et ander, mais ander est la drogue, et la drogue est ander. you're gonna kill yourself, qu'on lui dit, la junkie pathétique, et elle lève le doigt d'honneur. au moins, quand elle est défoncée, elle n'a plus à penser.

west // et pourtant ce n'est pas qu'elle est inconsciente. quand elle s'est perdue trop loin, quand elle a failli se tuer, tuer ander, elle s'est rendue au centre communautaire. elle a fui le regard de la secrétaire, a dit, I want to go to rehab, et elle y est allée. elle s'est sevrée. elle a frissonné et elle a pleuré et elle a senti son corps se briser sous le manque. puis elle a senti son esprit se reconstruire dans la sobriété et elle a presque cru y arriver. son moniteur lui a remis petit badge par petit badge. trois mois de succès, you're gonna get far, mimi. jusqu'à ce que la nausée revienne polluer ses pensées, que ça devienne trop dur, qu'elle termine de tout briser en acceptant les baisers de flip. qu'elle lui souffle au creux de l'oreille, let's run away, et qu'elle fiche en l'air ses cinq mois et ses vingt-deux à lui. la drogue qui se trouve trop facilement, j't'emmène dans les badlands, et lui qui ne supporte pas la rechute. l'hôpital pour lui, les rues pour elle. flip, elle l'a aimée. elle a failli le tuer, mais elle l'a aimée. sauf qu'il était d'un autre monde, d'un autre univers. il était le doré et elle était la rouille qui le gâche. avec lui elle était bien, mais avec elle il allait se perdre. le paternel qui est venu lui faire comprendre qu'elle devait laisser son fils tranquille. et elle l'a fait.

forward // huit mois depuis que flip est parti. le coeur écorché, mimi est retombée dans ses sales habitudes. trouvant refuge auprès de son frère, la drogue comme seule léthargie. pendant de longs mois, elle a bien cru ne jamais en ressortir. on la retrouve dans les squats, dans les églises abandonnés et les maisons où les pas fréquentables viennent traîner. on va la retrouver dans un coin, recroquevillée sur elle-même à se fixer le plafond comme si elle y voyait quelque chose. on va la retrouver prête à n'importe quoi pour sa dose, chantage, prostitution, sales boulots, vol, peu importe, elle fera ce qu'il faut. si elle a cru se sortir de la drogue un jour, c'est foutu maintenant, elle y est retombée avec un fracas lamentable. tout ça pour oublier. tout ça pour ne pas penser. tout ça pour échapper un peu à une existence qu'elle n'arrive pas à comprendre. tout ça parce que... parce que quoi, au juste ? tout ça parce qu'elle a rien d'autre. avalée par le gouffre, y'a fallu la tirer par les cheveux. elle s'est trouvé un p'tit boulot, rien de glorieux. retrouvé un vieux copain, pour se réchauffer la nuit. y'a toujours ce vide dans le creux du ventre. mais dans le fond, elle reste la même. juste mimi.